
Lettre ouverte à Monsieur Gilles Marchand, Directeur Général de la RTS
Monsieur le Directeur Général, cher Monsieur Marchand,
A mon plus grand désarroi, j’ai pu constater que, depuis fin décembre, il ne m’était plus possible de regarder le TJ en différé sur www.rts.ch à l’aide de mon navigateur Firefox 35.0 sur une machine Linux (Ubuntu). Ce problème s’était déjà posé en été 2014 pour le “streaming direct”. A l’époque, pour contourner la difficulté, nous avions trouvé un moyen inélégant mais efficace, consistant en substance à utiliser le plug-in Flash Player 14.0 pour Firefox sous Windows à travers un émulateur Windows pour Linux… Cette solution s’est avérée à nouveau efficace, mais sa mise en oeuvre (voir les instructions en ligne de commande) est difficilement accessible pour M. et Mme Tout-le-Monde. Et, donc, un obstacle de plus à la diffusion des logiciels libres, dont les médias aiment pourtant vanter les mérites aux plans technique et philosophique!
Au lieu de cela, la RTS tend à utiliser de plus en plus les formats et logiciels propriétaires (certains disent “privateurs”) obligeant ses clients à équiper leurs ordinateurs et autres tablettes de logiciels permettant de décoder ces flux de données, en particulier les solutions Adobe, telles que Flash Player, et indirectement les logiciels d’autres multinationales américaines comme Microsoft, Apple ou Google.
Je vous écris cette lettre ouverte, car je considère qu’un service public – qui plus est actif dans le multimédia – devrait être accessible sans barrière technique pour les utilisateurs de Linux et des logiciels libres.
Si répandues et performantes soient-elles, les solutions clé-en-main des multinationales étasuniennes ne doivent absolument pas devenir des normes et créer des rentes monopolistiques inacceptables. J’ai la conviction qu’en conjuguant leurs efforts et leurs moyens, les médias publics européens sont en mesure, dans leur domaine, de développer des solutions ouvertes et respectueuses des libertés individuelles – si tant est qu’elles n’existent pas déjà!
En vous remerciant de partager votre point de vue sur cette question, je vous adresse, Monsieur le Directeur Général, cher Monsieur Marchand, mes plus cordiales salutations.
François Marthaler
why! open computing SA
JAN 2015