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Les Verts misent sur des ordinateurs durables

Le parti souhaite favoriser l’accès au maarché des téléphones et des ordinateurs conçus par des pionniers de l’électronique verte

Lise Bailat

Pour les écologistes, les chiffres sont implacables: chaque année, l’infrastructure numérique suisse a un impact sur l’environnement équivalent à celui causé par un million de voitures. En cause? Notamment la courte durée de vie des téléphones et des ordinateurs portables, respectivement de dix-huit mois et de trois à quatre ans.

“Nous sommes face à une obsolescence accélérée, relève l’ancien conseiller d’Etat vaudois François Marthaler, aujourd’hui entrepreneur. Apple a par exemple créé une vis qu’on ne peut dévisser qu’avec un outil qu’on ne trouve pas dans le commerce. Parfois, les batteries des appareils sont carrément collées, ce qui les rend irréparables.” Or “c’est lors de sa fabrication qu’un ordinateur va générer 85% de ses émissions de CO2”, renchérit la coprésidente des Verts suisses Adèle Thorens. On l’aura compris, le parti aimerait allonger la durée de vie moyenne du parc informatique suisse.

Comment faire? Selon Adèle Thorens, il appartient à la Confédération de créer des conditions-cadres favorables aux pionniers de l’électronique verte. “Ils doivent devenir la norme de demain. C’est pourquoi nous proposons deux instruments en particulier. Premièrement, nous demandons au Conseil fédéral de signer des conventions d’objectifs avec la branche pour favoriser l’accès au marché de ces téléphones et ordinateurs durables. L’autre instrument passe par les critères pour les marchés publics. La Confédération doit compléter les critères écologiques qu’elle a édictés par des critères sociaux.”

Les Verts demandent encore que l’efficience énergétique des centres de calcul soit améliorée, tout comme la garantie des produits électroniques. Quatre interventions parlementaires seront déposées lors de la session d’hiver. “Nous croyons à une autre économie”, résume le conseiller national balthasar Glättli.

Mais avec quels produits? Les Verts citent le Fairephone, un téléphone portable développé à Amsterdam, réparable et recyclable, dont l’étain et le tantale sont issus de filières équitables.

Et, pour les ordinateurs, ils font référence au travail de François Marthaler. Ce dernier a lancé sur le marché l’ordinateur why. “C’est la première fois qu’une marque fait tout pour faire durer ses produits. Nous offrons, avec l’ordinateur, tous les moyens, les savoirs, les connaissances et les pièces pour l’entretien à long terme”, se réjouit François Marthaler. Ses produits restent fabriqués à Taïwan et assemblés en Hollande, mais le Vaudois n’exclut pas une production en Suisse, à terme, “si les volumes le permettent”.

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